Fascicule réalisé à l’occasion du 1er Festival de l’environnement (septembre 2021)
Lire l’histoire de l’Agriculture à Freneuse
Auteur : Daniel Vaugelade
Archives Départementales du Val d’Oise - Texte de présentation rédigé par Daniel Vaugelade
Au XVIIIè siècle, la production de soie française devient un enjeu stratégique : il s’agit d’une part d’échapper au monopole anglais sur le commerce du précieux tissu en provenance de Nankin, et d’autre part de pallier la pénurie de matière première pour les ateliers cévenols et lyonnais, à une époque où Paris devient la capitale européenne du luxe. L’État encourage la plantation de mûriers et la constitution de pépinières royales au sud de la Loire et en Bourgogne.
Le duc Alexandre de la Rochefoucauld (1690/1762) décide de s’investir personnellement et sur ses fonds propres dans la sériciculture, à la fois sur ses terres de Charentes et dans son duché de La Roche-Guyon. Il plante plus de 1 000 mûriers à Moisson et à Freneuse et crée la première magnanerie dans son château.
La duchesse d‘Enville (1716-1797) développe ensuite cette activité en faisant appel aux conseils avisés de son ami Turgot et surtout de l’abbé Boissier de Sauvages, spécialiste cévenol des mûriers et de l’élevage des vers à soie.
Cette longue expérience de sériciculture (50 ans) menée par des aristocrates éclairés proches des physiocrates est la seule qui nous soit connue au nord de la Loire avec celle du maréchal de Belle-Isle au château de Bizy dont on a malheureusement retrouvé aucune trace. Malgré les efforts de la duchesse d’Enville, la population essentiellement viticole du duché n’a guère adhéré à cette nouvelle activité et on s’est empressé d’arracher tous les mûriers pendant la Révolution.